A l'âge
où tu réfléchis à ton avenir et aux
choix que tu veux faire, il est normal que tu te poses cette question.
Tu as rencontré des couples, des prêtres et des religieux(ses) heureux autour de toi, lors d'une retraite ou dans un reportage à la TV. Ou tu as entendu un appel de Dieu à le suivre de façon
particulière. Mais avant de répondre, tu as quelques questions et tu voudrais bien en parler à quelqu'un. Tu peux aller
voir un prêtre que tu connais. Il t'écoutera et t'aidera à réfléchir.
Quoiqu'il en soit, voici trois grandes questions auxquelles il faudra que tu
te poses au moment de prendre ta décision :
1) le choix
que je suis en train de faire me rend-il heureux(se)?
2) le choix que je suis
en train de prendre rend-il d'autres heureux?
Ces
2 premières questions sont liées.
Si tu as répondu "oui"
aux deux précédentes, voici la
3) suis-je
en paix à la suite de la décision que je suis
en train de prendre?
Si tu as répondu
positivement, c'est plutôt bon signe. Ton choix devra se confirmer
dans le temps.
Quelque soit
le choix de vie que tu feras, il te faudra choisir. Personne ne
peut faire un choix sans renoncer à d'autres choses. Porte
ton projet dans la prière. Parles-en avec tes amis
et ceux qui te connaissent bien. Ils pourront t'aider à
leur manière.
C'est un choix
libre, sans contrainte, qui engagera toute ta vie.
- Dans le cas d'un appel comme
prêtre, moine ou religieux, un responsable
de l'Eglise t'appellera de façon "officielle" et solennelle.
- Dans le cas du mariage
devant Dieu et les hommes à l'église, quatre points sont
essentiels : la liberté, la fidélité, l'ouverture
à la vie et aux enfants et c'est un engagement pour toute la vie
que rien ne peut rompre, ni briser.
Dans tous les
cas, Dieu nous a créés pour aimer et Il veut notre
bonheur. Ton coeur est grand. N'aie pas peur. C'est un chemin à
parcourir avec le Christ. Cela ne va pas non plus sans embûches
ni obstacles parfois. Ne te décourage pas.
Il y a plus de bonheur à
donner qu'à recevoir, nous dit Jésus
(Ac 20, 35).
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Quand
Jésus le Christ appelle, cest
pour un chemin de vie, de bonheur et de joie qui ne va pas non plus sans
épreuve. Comment se fait-il, alors, que certains parents, envisagent
cette éventualité pour un de leurs enfants comme pour les
autoroutes : "On veut bien quil y en ait, mais pas chez nous
!" Est-ce dans la logique de lÉvangile? Ny aurait-il
pas des deuils à vivre entre les projets bien ficelés envisagés
pour son enfant et ce qui se dessine pour lui? Ny aurait-il pas des
deuils à faire entre ses rêves et le projet de Dieu? Sil
nous arrivait de penser que Dieu nous prend notre enfant, rappelons-nous
Qui nous la donné.
Pour cela, je vais reprendre avec vous certaines réflexions que nous
entendons parfois ici ou là. Puisque, bien souvent, elles ne semblent
pas choquer ceux qui les disent ni ceux qui les entendent, nous les reprendrons
et nous en verrons la logique.
1° monologue
imaginaire : "Un fils prêtre? Daccord. Mais une fille
religieuse? Ça jamais! Si elle veut soigner les malades,
quelle se fasse infirmière ! Si elle veut soccuper
denfants, quelle devienne institutrice ou éducatrice
spécialisée. Tout cela on en manque. Mais pourquoi devenir
religieuse pour faire ce travail?"
Ce qui pose problème dans de telles remarques, cest labsence
totale de référence à Jésus-Christ. Pour un
chrétien, une religieuse est une jeune femme qui, en pleine conscience,
choisit dêtre à Jésus-Christ et de lui donner
librement sa vie. Cette consécration totale au Christ est lessentiel,
sans quoi sa vie naurait aucun sens. Le fondement de son engagement
réside dans le fait que, selon lappel
quelle a reçu personnellement, le Christ est tout pour elle
et quelle se donne à lui tout entière en vivant dans
une communauté quelle a choisie et dans lobéissance
de la règle. Pour des parents qui croient en Jésus-Christ,
le fait quune de leurs filles devienne religieuse est une option
possible.
2° monologue
imaginaire : "Mon fils, devenir moine? Sûrement pas!
Tous ces contemplatifs qui ne font rien alors que notre monde a tant besoin
dingénieurs pour aller nourrir le Tiers-Monde. Quapportent-ils
à senfermer entre 4 murs pour prier, alors quon aurait
besoin deux ailleurs?"
Croyons-nous vraiment en Jésus-Christ qui nous sauve? Nous risquons
de croire que le salut ne peut avancer que par nos activités et
par les mouvements de spiritualité chrétienne. En effet,
si le salut du monde réside en Jésus-Christ, mort et ressuscité,
alors un moine ou une moniale nest pas autre chose quune personne
unie à Lui. Ils nous rappellent que lon peut sengager
dans une recherche où le Seigneur Jésus apparaît de
plus en plus comme lunique fondement.
3°
monologue imaginaire : "Notre fils, prêtre? Il ferait
un bon mari et un bon père de famille! En plus, ils sont si chargés
du matin au soir, les pauvres! Heureusement quils sont là
quand on en a besoin. Une bénédiction par ci, une prière
par là. Ils sont si généreux, on en fait ce quon
en veut. En plus, ils renoncent à aimer une femme et à avoir
des enfants, ça leur donne plus de temps pour nous servir !"
Croyons-nous en Dieu qui fait confiance aux hommes au point quIl
veut que son action passe par nos pauvres mains et nos paroles limitées?
La vocation du prêtre est toujours
plus grande que ce que nous pouvons nous en imaginer. Alors ne la réduisons
pas quà lexercice du culte. Tout repose sur son amitié
avec le Christ quil écoute et cherche avec ceux qui lui sont
confiés. Pour eux, il est le Signe du Christ, le bon berger qui
fait entrer dans la bergerie et qui rassemble, le signe de lamour
du Père qui pardonne et qui réconforte les malades. Et quand
nous voudrions lui faire jouer un rôle, interrogeons-nous : lui
demanderions-nous la même chose si cétait un de nos
enfants.
Je
ne veux pas oublier ceux qui sont appelés au mariage. Quil
ny ait pas de jaloux.
4° monologue imaginaire : "Tradition et habitudes chrétiennes
: les faire-part, la cérémonie, la bénédiction
nuptiale, une belle église pour les photos
" Au fond,
une sorte de représentation avec 4 groupes d'acteurs : Dieu, bien
sûr, un homme et une femme, et puis le diacre ou le prêtre,
les distributeurs de bénédictions, la famille et les amis.
Pour le chrétien, le sacrement du mariage est la possibilité
quoffre lÉglise à un homme et une femme de saimer
comme Jésus-Christ et en Lui. Quand un homme aime son épouse,
cest Jésus qui laime à travers son cur
et son corps. Quand un homme est aimé par son épouse, cest
le Christ qui laime. Cest en Lui quils saiment
et quils aiment les autres.
Y a-t-il
une hiérachie des vocations?
Je ne le crois
pas. Elles sont complémentaires. Elles déclinent
chacune de façon particulière lamour de Dieu et du
prochain. Quelque soit lappel, après
réflexion, il faut donner sa réponse. Noublions pas
que tout choix fait librement, nécessite toujours de renoncer à
dautres choses.
Quelque soit notre vocation, revenons toujours
à la source, à notre baptême.
Pour nourrir et approfondir notre foi, encore faut-il prendre du temps
et des moyens. LÉglise nous propose plusieurs fondamentaux
: lEucharistie et la Parole de Dieu
sont le carburant pour notre marche; la prière est la rencontre
entre deux amis; le Pardon est la joie des
retrouvailles. Quand tout cela est vécu, chacun peut alors répondre
aux appels de Dieu à vivre et à
aimer dans le mariage, comme prêtre ou religieux ou moine.
Ac
13, 14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7, 9.14b-17 ; Jn 10, 27-30
P. Olivier Joncour
Dimanche de prière pour les vocations
2 mai 2004, 4° dim du tps pascal Chapelle St Charles, Asnières
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