Rôle et mission de l'animateur

1- Comment devient-on animateur ?
S'il peut arriver que l'on devienne animateur
- par fidélité à ce que l'on a pu vivre et découvrir à l'aumônerie,
- par admiration pour des animateurs,
- parce que l'on a envie de témoigner de la foi chrétienne qui nous fait vivre,
- parce qu'on est parent d'un enfant dans le niveau,
c'est avant tout en réponse à un appel du responsable de l'aumônerie, qu'une personne est animateur d'une équipe de jeunes collégiens ou lycéens. Par cette réponse, il exprime sa disponibilité pour cette mission où il travaille avec d'autres animateurs, en équipe d'animation animée par un responsable de niveau.
Par cette réponse, il entre dans la mission et le projet de l'aumônerie, un projet qui le dépasse. Il accomplit la mission qu'il reçoit au titre de son baptême et de sa confirmation, et de la vocation et l'aptitude de tous les baptisés à prendre leur part à la mission confiée par le Christ à son Église. Il participe, par délégation, à la mission du responsable de l'Aumônerie qui a reçu cette responsabilité de l'Évêque de Nanterre.

Ce service est un devenir, un cheminement, une progression, vécu dans une équipe de jeunes qui lui sont confiés. Ce devenir est comparable à la situation du pèlerin qui marche avec d'autres et qui se laisse transformer par les rencontres qu'il fait, les questions qu'il se pose, l'écoute de la Parole de Dieu et la prière. C'est une manière de participer à la mission de l'Église et de vivre sa vocation de baptisé en priant et célébrant Dieu (prêtre), en annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ (prophète) et en servant tout homme
(roi).

2- Quelle est la mission des animateurs ?
Comme disciple du Christ, il essaie d'en être un témoin fidèle par ses paroles et ses actes. C'est pourquoi, il est celui qui donne une âme (anima, en latin) à l'équipe qui lui est confiée, en assurant l'harmonie et l'unité de celle-ci afin de créer des conditions de vie favorables pour que chacun puisse trouver sa place et grandir dans le respect des uns et des autres. En rigueur de terme, c'est l'Esprit Saint qui donne une âme à l'équipe. Il agit dans le coeur des différents membres de l'équipe. L'animateur peut confier à certains une petite responsabilité qu'ils pourront remplir et réussir, « à chacun selon ses capacités » (Mt 25,15). Il propose la foi avec enthousiasme et joie, essaie de « rendre compte de l'espérance qui est en lui avec respect et douceur » (1 P 3, 15-16), en aimant Dieu et son prochain comme soi-même (cf. Mc 12, 30-31).

En étant à l'écoute de chacun et attentif à leur progression, il a un rôle de veilleur, comme Marie, qui « retenait tous ces événements [et leurs paroles] et les méditait dans son coeur. » (Lc 2, 19) Il est attentif à leur vie et à leurs demandes pour faire grandir leur soif, leur montrer et leur donner le goût de l'Invisible, comme Jésus avec la femme de Samarie (Jn 4, 1-26). A l'exemple de Jean le Baptiste, il désigne le Christ (Jn 1, 29-37) et les conduit à Lui pour que, à leur tour, après être venus et avoir vu, ils en invitent d'autres à suivre le Ressuscité (Jn 1, 38-42) « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).

L'animateur joue un rôle de passeur en (r)éveillant leur regard, en cherchant à les faire grandir, en les accompagnant pendant leur passage de l'enfance à l'âge adulte. Dans l'élan et le dynamisme de Pâques, il essaie de leur donner le goût de l'autre rive, d'une vie renouvelée et transformée par l'Evangile, tant par la compréhension que par une mise en pratique, en faisant le lien avec leur vie quotidienne. S'il s'agit de répondre à leurs questions, mais pas à toutes, il peut compter sur les autres jeunes qui, par l'échange, le partage, et une interpellation des uns et des autres, peuvent s'entraider et s'enrichir mutuellement.

L'animateur a un rôle d'éducateur et de pédagogue. Il marche avec les jeunes de l'équipe en tenant compte de l'histoire personnelle de chacun et de leur rythme de progression. Il essaie de les faire grandir humainement et dans la foi pour qu'ils soient des êtres libres et responsables. Il cherche à leur donner un vocabulaire et des mots qui les aident à exprimer la foi dans la société actuelle. S'il est, d'une certaine manière, enseignant, c'est à la façon du Christ qui est respectueux de la personne qu'il rencontre, qui invite à mettre en route son interlocuteur, qui a une bienveillance qui prime sur tout. S'il n'y a pas un rapport de maître à élève, il n'en demeure pas moins qu'il y a une transmission, non pas tant d'un savoir, que d'un savoir-faire, d'un savoir vivre et d'un savoir-être qui repose sur une pédagogie par l'exemple. Soyez saints comme votre Père est saint. (cf Lv 19,2) L'Esprit Saint nous rend conformes à ce que Dieu nous appelle à être. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13,35)

3- Quels sont ses besoins, ses attentes pour vivre et exercer sa mission ?
Pour exercer ce service d'Église, l'animateur est en mesure d'attendre de l'aide du responsable de l'aumônerie, de l'aumônier nommé par l'Évêque de Nanterre, du responsable de niveau. Ce travail de formation se fait principalement en équipe d'animation, au cours d'un temps de formation interne à l'aumônerie, mais aussi en partici-pant aux formations diocésaines. Il peut compléter ces propositions en approfondissant sa foi seul et/ou avec d'autres (groupe biblique, de jeunes 18-25 ans, revues et publications d'animation chrétienne pour les adolescents, comme Initiales ou Croire aujourd'hui jeunes chrétiens, livre d'un parcours catéchétique élaboré pour les animateurs). C'est souvent perçu comme un besoin, voire comme une nécessité. Il peut demander des conseils au responsable qui peut lui conseiller des lectures ou de suivre une formation théologique.
Dans le respect de la règlementation auprès des mineurs, il peut être proposé à certains de suivre le BAFA (Brevet d'aptitudes aux Fonctions d'Animateur) ou toute formation qui sera conforme à la loi et à l'encadrement d'adolescents dans le cadre d'un centre de vacances.

Grâce à un partage d'expérience qui s'avère fructueux, l'animateur vit une réelle expérience collégiale découvrant qu'il n'est pas seul dans sa mission. Cela se réalise notamment par une connaissance mutuelle avec des animateurs qui ne sont pas forcément de son niveau. Ce brassage est une richesse pour tous et fait vivre une dimension communautaire, grâce à un soutien effectif par les autres animateurs.

Du côté des jeunes, il peut attendre une oreille attentive et un respect mutuel. C'est en définissant ensemble en début d'année une règle de vie de l'équipe, une charte que tous signent, que peut être instauré et créé un modus vivendi où chacun peut être reconnu comme unique et comme ayant sa place à part entière. Cela ne va pas sans une certaine patience vis-à-vis de certains jeunes agités ou difficiles.

4- Qu'est-ce que cela implique pour l'animateur ?
Pour être un témoin vivant avec eux, l'animateur participe à la vie de l'Église et vit dans la grâce du sacrement du baptême, poussé par l'Esprit consolateur, se nourrissant régulièrement aux tables de la Parole de Dieu et de l'Eucharistie. Sa prière personnelle vient nourrir la prière communautaire. Il demande, vit et reçoit le pardon du Seigneur pour être réconcilié avec lui-même et avec l'Église, unifier sa vie, et donner une crédibilité à la mission en cherchant à mettre en cohérence ses paroles et ses actes. Il peut demander à
être accompagné personnellement par un prêtre.

Avec rigueur, encouragement et gratitude, il propose le Trésor que lui confie l'Église. Pour cela, il prend du temps, avant et après sa réunion pour préparer et relire, prier pour ceux qu'il rencontre et rendre grâce pour ce dont il est témoin. Pendant la rencontre, il a à coeur d'instaurer un climat convivial dans l'équipe, qui est une petite Église où personne ne s'est choisi, où chacun apprend à accueillir les autres et où tous cherchent à vivre ensemble, en frères et soeurs. Il a le souci de prendre le temps de connaître les jeunes et de tisser un lien avec leurs parents, qui gardent la responsabilité de leur éducation.
Il essaie, finalement, de vivre cette intuition fondamentale : « l'aumônerie est plus qu'un service d'Eglise, c'est une communauté. » (GdL) En vivant lui-même avec d'autres ce que l'Évangile propose, il permet à des plus jeunes de choisir et de grandir sur un chemin de vie, de bonheur et de sainteté (cf Dt 30, 16. 19b-20).

Il accepte de rendre compte du service confié, en toute simplicité.

Copyright Aumônerie de Courbevoie 2003.

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